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Carte postale d'Ajaccio (octobre 2006), par Jean-Luc Charlot

Publié le : 15 janvier 2012 à 22h12

S’envoler pour Ajaccio afin d’aller y animer le « premier forum régional des services à la personne » (sic). S’envoler pour ce qui apparaît comme un lieu rêvé parce qu’il est délicieusement clos et que, comme pour toute île, notre imaginaire l’apparente, de près ou de loin, au jardin d’Éden. Un lieu rêvé, particulièrement pour tous ceux qui, apprenant ce déplacement, me gratifient d’un sourire entendu, exprimant leur incrédulité devant le caractère essentiellement professionnel de ce voyage.

Pourtant, comme me le confiera un de mes hôtes, les paysages d’ici sont comme ceux qui les habitent : avant tout tragiques ! Quand je rentrerais, le journal Libération, acheté à l’aéroport, consacrera deux pages à la condamnation de membres du groupe Clandestini Corsi, pour des attentats perpétrés en 2004 à Bastia.

Dans l’avion qui me ramenait vers Paris, vers le continent, vers la France même (comme certains Corses rencontrés nomment le lieu où j’habite, signifiant par là une distinction nationale que contredit l’organisation administrative de notre pays), je soupesais les termes de ce qui ressemble à un malentendu. Malentendu entre la vision édénique, avant tout touristique et vacancière, de ceux qui m’enviaient ce déplacement, fût-il professionnel, et la dimension tragique qui « habite » (au sens où il vit en eux, mais aussi les transforme) les habitants et les paysages de cette île, et que j’ai ressenti et perçu, au fond de moi-même en les rencontrant, me rappelant avec Marcel Proust, que les idées ne sont que des succédanés de chagrin que nous révèlent, avec tant d’acuité, leurs chants polyphoniques…

1 Commentaires

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Ajaccio, j'adore !

marie

Ecrit le 21/03/2012 à 15h02

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