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Carte postale depuis un quai de gare (février 2010), par Jean-Luc Charlot

Publié le : 15 janvier 2012 à 22h30

... la petite foule matinale habituelle sur le quai de la gare au petit matin. La pluie s’est mise à tomber sur le quai, drue, excessive, presque brutale. Les autres voyageurs ont couru se mettre à l’abri dans l’attente du train qui devait nous conduire à Paris. Une voix cybernétiquement féminine a annoncé depuis un haut-parleur que le train Corail Intercités à destination de Paris, départ initialement prévu à sept heures huit, était annoncé avec un retard de cinq minutes. Je suis resté seul au bout du quai, m’abritant sous le parapluie que j’avais emporté. Je suis resté seul à écouter la pluie tomber sur le parapluie, les yeux fermés, concentré sur ce bruit que font les gouttes de pluie quand leur course frappe le tissu léger et tendu, le petit coup sec de leur explosion, l’amorti suave de l’eau qui s’étale, puis s’écoule avec la tranquillité sans mémoire de l’automne… Je suis resté seul, concentré sur les variations presque imperceptibles du rythme de leur profusion… Je n’étais plus sur ce quai de gare, j’étais sous cette pluie d’orage qui tambourinait sur le tissu léger d’une tente qui abritait mon repos nocturne d’une randonnée sur le plateau de l’Aubrac où fourbu et harassé, je me souvenais mal de ce que fut ce voyage. Et voilà qu’il revenait vers moi, m’indiquant l’improbable chemin : celui que l’on voudrait pouvoir modeler sur une lenteur aussi belle qu’une confidence…

1 Commentaires

www.caf.fr

Ca fait partir loin, très loin...

Marie

Ecrit le 21/03/2012 à 12h11

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