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Mission ethno-photographique " Nord Taïmyr 2012 ", de Yann Borjon-Privé et Nicolas Mingasson

Publié le : 25 janvier 2012 à 20h10

De mars 2012 à mars 2013, l’ethnologue Yann Borjon-Privé et le photographe Nicolas Mingasson vont mener une mission ethnographique et photographique auprès de la population nomade la plus septentrionale du globe : les Dolganes du Taïmyr. Engagés dans une démarche originale et inédite, ils vont croiser leurs regards et enrichir réciproquement leurs travaux, dans le but d’étudier et témoigner des changements culturels, sociaux, économiques et environnementaux rapides auxquels ces populations se trouvent confrontées. Dans ce contexte, des villages entiers risquent de disparaître d’ici quelques années. Il y a urgence à documenter cette région difficile d’accès.

Pour boucler le budget permettant de réaliser ce projet, Yann Borjon-Privé et Nicolas Mingasson ont fait appel au financement participatif par le biais du site Emphase.is. Ce site permet de soutenir le travail d'un photographe à l'heure où la presse a largement renoncé a financer la production d'histoires longues.

Accéder au projet sur le site www.emphase.is

Portraying the Arctic from Emphas.is on Vimeo.

Yann Borjon-Privé mènera ses études sur le terrain une année durant tandis que Nicolas Mingasson le rejoindra quatre fois à chacun des moments les plus forts du calendrier des saisons et de la vie dolgane. Le premier volet de cette mission se déroulera en février-mars 2012.

Les apports de cette mission ethno-photographique seront à la fois scientifiques, grâce aux travaux de Yann Borjon-Privé, et culturels, grâce au travail photographique de Nicolas Mingasson qui parcourt cette région depuis plus de quinze ans. Dans ce tandem inédit, l’ethnologie apportera de la profondeur à l’art et la photographie mettra en valeur le travail ethnographique.

Cette mission, qui puise dans l’héritage des grandes missions scientifiques et photographiques passées, prendra rapidement la forme d’une véritable expédition. En effet, bien au-delà du cercle polaire, le Taïmyr est l’une des régions les plus inhospitalières et les plus isolées du globe ! Depuis Khatanga, la capitale régionale, l’ethnologue et le photographe seront confrontés à l’une des natures les plus hostiles qui soit.


PREMIÈRE MARCHE D’UNE VASTE ENQUÊTE ETHNO-PHOTOGRAPHIQUE A TRAVERS L’ARCTIQUE

Pour Nicolas Mingasson, cette première mission ethno-photographique est aussi la première étape d’un vaste programme qui se déroulera à travers l’ensemble des régions arctiques jusqu’en 2015. L’ambition est de réaliser un portrait global des populations de l’Arctique en ce début de XXIe siècle. Ce projet ambitieux, unique et original se déroulera jusqu’en 2015.

Une quinzaine de régions seront parcourues : Scandinavie, Région Autonome Nenets, péninsule de Yamal, Yakoutie et Tchoukotka pour la Russie, Alaska, Canada et Nunavuut pour le continent Nord-Américain, et enfin Groenland. L’approche sera diverse, toutes les composantes de l’Arctique seront abordées : culturelles, économiques, industrielles, stratégiques…

Cette somme de portraits et de témoignages apportera une vision globale de l’Arctique. Une vision humaine, « à hauteur d’homme », qui viendra compléter efficacement les travaux scientifiques menés à travers ces régions, servira d’outil à la communauté scientifique et apportera à tous un élément important de compréhension et de réflexion sur les évolutions en cours à travers l’Arctique.


Février – avril 2012 :
mission « Nord Taïmyr »

La première étape de cette enquête se déroulera au printemps 2012 dans le Nord Taïmyr, le long de la rivière Khatanga.

Le Nord Taïmyr, à l’extrême nord de la Sibérie, est l’une des régions les plus reculées et les plus isolées au monde. Si loin du monde, l’avenir de la région tout entière semble bien sombre. L’État russe continuera-t-il à soutenir cette région ? Les communautés autochtones sauront-elles renouer avec leurs traditions ? Ou vont-elles au contraire se diluer dans une société russe qui n’a plus grand-chose à leur apporter ?

Dans ce contexte, des villages entiers risquent de disparaître d’ici quelques années. Il y a donc une vraie urgence à documenter cette région difficile d’accès.

Un triple travail sera mené : réalisation d’une série de portraits photographiques en noir et blanc argentique ; illustration photographique de la vie quotidienne ; entretiens filmés avec les populations et personnes photographiées.

Les personnages les plus emblématiques ou représentatifs d’une histoire, d’une situation, d’une évolution, d’un enjeu seront photographiés et interviewés. Une attention toute particulière sera également portée aux « anciens » car porteurs de la mémoire et des cultures, ainsi qu’aux jeunes qui font face à un avenir compromis et le plus souvent tiraillés entre modernité et tradition qu’ils croient souvent devoir s’opposer.

La mission prendra rapidement la forme d’une expédition, et c’est en circulant en camion sur la rivière Khatanga, encore gelée à cette époque de l’année, que nous rejoindrons les sept villages accrochés aux rives de la Khatanga (Kresty, Khatanga, Zhdanika, Novoletove, Oboynoye, Novorybnoye, Syndassko et Popigaï).

>>> Lire l'interview de Nicolas Mingasson réalisée par le photographie.com

>>> Visiter le site de l'Observatoire Photographique de l'Arctique

 

Nicolas Mingasson

Nicolas Mingasson est un des rares occidentaux à avoir régulièrement parcouru la région du Taïmyr. Depuis une quinzaine d’années, il ne compte plus les voyages effectués dans la région. Son travail, mené dans la durée, a déjà été plusieurs fois exposé, notamment en 2008 sur les grilles du jardin du Sénat à Paris dans le cadre de l’Année Polaire Internationale.

En créant l’Observatoire Photographique de l’Arctique, il approfondit encore sa démarche en s’associant à des ethnologues. Par cette démarche, il souhaite donner à son travail photographique une autre dimension, une plus grande profondeur. Cette démarche est aussi née d’une conviction : on ne travaille jamais mieux qu’en équipe.

 

Yann Borjon-Privé, ethnologue

Yann Borjon-Privé prépare actuellement un doctorat à l’École Pratique des Hautes Études (Paris). Lié à des Dolganes depuis quelques années, il est l’ethnologue français spécialiste de la société dolgane. Sa thèse est consacrée à la transmission des représentations dolganes et leurs rapports au temps. Parallèlement à ses recherches, il œuvre activement à la mise en valeur des fonds du Centre d’Études Mongoles et Sibériennes (EPHE), bibliothèque la plus riche d’Europe occidentale pour cette aire culturelle.

Quelques photographies prises par Nicolas Mingasson en 2008 dans le cadre du projet « Sentinelles de l'Arctique »
 

© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson© Nicolas Mingasson
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