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"Assise. Une rencontre inattendue" de François Cheng

Publié le : 6 décembre 2014 à 23h49

Assise. Une rencontre inattendue

Titre : Assise. Une rencontre inattendue
Auteur :
François Cheng
Éditeur :
Albin Michel
Parution : octobre 2014
Nombre de pages : 64 p.
Prix : 9,50 euros

Le mot de l’auteur, François Cheng (extrait du livre)

« Comme tous ceux qui, depuis la plaine de l’Ombrie, voient Assise pour la première fois, je fus saisi, en sortant de la gare, par son apparition dans la clarté d’été, par la vision de cette blanche cité perchée à flanc de colline, suspendue entre terre et ciel, étendant largement ses bras dans un geste d’accueil. Figé sur place, j’eus le brusque pressentiment que mon voyage ne serait pas que touristique, qu’il constituerait un moment décisif de ma vie. Je me surpris à m exclamer en moi-même : Ah, c’est là le lieu, mon lieu ! C’est là que mon exil va prendre fin ! »

 

Le mot d’un lecteur, Pierre Tanguy

Saint François « interpelle » les poètes. On se souvient de la lecture qu’a faite Christian Bobin du Poverello d’Assise dans son livre à succès Le Très-Bas (Gallimard, 1992). C’est aujourd’hui François Cheng qui aborde le saint italien, non pas en partant de ses « œuvres », mais en le situant dans sa ville d’Assise. Et, par le fait même, proposant au lecteur une véritable « géopoétique » de la sainteté.
L’académicien français d’origine chinoise est allé à Assise en 1961, par des temps de vaches maigres, peu de temps après son arrivée en France. Il en reviendra ébloui. « Fulgurante rencontre », écrit-il. Faisant d’emblée le lien avec la tradition chinoise, il ajoute : « La vue de ce haut lieu réveilla en moi la réminiscence de la tradition du feng shui, la géomancie chinoise : un site exceptionnel est censé avoir le pouvoir de propulser l’homme vers le règne supérieur de l’esprit. »
Assise, selon François Cheng, fait partie de ces sites exceptionnels. « Cette ville […] a atteint un degré d’équilibre miraculeusement juste. Attiré sans doute par cet équilibre, le souffle vital qui circule entre terre et ciel y séjourne volontiers, y épandant ses clartés favorables. »
Le lieu primordial – pour celui qui deviendra saint François – est l’église Saint-Damien où, devant le crucifix, « il entendit la voix du Christ lui enjoindre de relever l’Eglise ». Afin de se vouer à la prière, François choisit une grotte (le Carceri) près du sommet du mont Subasio. Pour se dévouer corps et âme aux déshérités, il fit de la Portioncule son « camp de base », au pied de la colline d’Assise. De ces deux sites, François fait sa lecture franco-chinoise.
Carceri ? « Au sein de cet univers de grottes, je le vois, à la manière de tant d’ermites taoïstes, dormir au creux des rochers avec, en guise d’oreiller, un gros caillou à la surface lisse. »
Portioncule ? « C’est ici qu’il est allé à la rencontre des blessés de la vie […]. Les souffrances de chacun et de tous ne peuvent être surmontées que dans l’abandon confiant à la marche de la Voie qui seule ne trahit pas. »
Cette double expérience fait de François d’Assise le « Grand Vivant ». Comme l’écrit le poète, « pour le Grand Vivant, tout est rencontre, tout est interaction, tout est occasion d’une possible transformation ».
Et c’est parce qu’il admirait tant ce Grand Vivant que François Cheng décida, en 1971, de prendre le prénom de François.

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